vendredi 6 juin 2008

L'édition en 1885, ou les comptes de Paul Bonnetain



Alphonse Lemerre l'éditeur des Parnassiens, dont la maison du passage Choiseul, à l'enseigne de l'homme à la bèche, est connue pour ses publications à compte d'auteur, reçoit la légion d'honneur pour "récompenser l'ensemble des écrivains français", il n'en faut pas plus pour que Paul Bonnetain décide de dire la vérité sur les éditeurs. Suit une bibliographie de Bonnetain, écrivain naturaliste et marin, né en 1858 et mort en 1899, dont on peut lire Charlot s'amuse, roman sur l'onanisme qui fit scandale malgré sa quasi austérité d'étude clinique, et L'Opium, même si sur le même sujet on préférera les Propos d'un intoxiqué de Jules Boissière. Pour le moment place aux démélés des pauvres écrivains avec leurs éditeurs.

Les éditeurs


Un de ces derniers matins, le ministère incomparable auquel nous devons les terrines de M. Fallières de Nérac, s'aperçut qu'il n'avait pas encore marqué la moindre sollicitude pour la littérature, et, tout aussitôt, décida de pallier sa faute en laissant pleuvoir sur la gent écrivassière un ruban de la Légion d'honneur. Même, à ce propos, il y eut unanimité, - preuve irrécusable, encore que nouvelle, de la supériorité des lettres sur la politique en général, et sur la question du Tonkin en particulier...
Seulement, qui décorerait-on ?
Homme de lettres s'il en fut, M. Cochery prit la parole et proposa Emile Zola, mais M. Tirard l'interrompit, rappelant comment cet écrivain traitait les Lorilleux dans l'Assommoir. Divers noms mis en avant soulevèrent des objections également graves. Nos ministres se voyaient donc aussi embarrassés que le serait Bébé, le canard de l'Elysée, trouvant dans son bassin une queue de billard, quand M. le Président Grévy intervint, parla de la crise des loyers, de l'apeurement de l'épargne et signala la nécessité de rassurer le capital sur le terrain artistique comme sur les autres. Là-dessus, la « société » tomba d'accord pour récompenser l'ensemble des écrivains français... dans la personne d'un de leurs éditeurs, M. X***.
Rendons à César ce qui appartient à César. Pour une fois, ces messieurs avaient eu la main et l'idée heureuses. Tous les Français des deux sexes, qui consacrent leur temps à salir du papier, (j'entends salir avec de l'encre), éprouvèrent à la lecture de l'Officiel un légitime mouvement de fierté. Du perron de Tortoni au Gymnase, en passant par la Librairie Nouvelle, on ne rencontra, tout un jour, que des visages souriants. L'homme qui, sans contredit, exulta le plus fut Emile Bergerat. Le poète d'Enguerrande saisit Armand Silvestre, au passage, et, par le premier train, tout deux dissimulant mal leur triomphe, portèrent des gerbes de fleurs sur la tombe de Glatigny.
Or, à l'encontre des joies ordinaires, celle-ci fut assez durable pour que le genus irritabile vatum résolut, afin d'en consacrer le souvenir, d'offrir au nouveau légionnaire une croix en diamants et un dîner à tant par tête. Des souscriptions se recueillirent. Des Parnassiens sans argent en firent autant, et l'on vit des actes d'héroïsme obscur qu'on ne rapportera point pour ne pas blesser la délicate modestie de leurs auteurs, et pour ne pas mouiller les yeux - « les beaux yeux » - de nos lectrices. Plutôt que de laisser douter de leur reconnaissance, d'aucuns, parmi nos bardes, en demandèrent une au Mont-de-Piété, et, veufs de leur « oignon », attendris tout de même, versèrent leur obole. J'en sais un qui courut vendre un autographe de Victor Hugo, une lettre dans laquelle le Maître le serrait entre ses vieux bras. Un brocanteur en donna sept francs. Elle était encadrée, cette lettre. En vérité, un tel sacrifice n'est il pas touchant ? Magnifique fut le dîner, (huit francs par poète, les vins compris). L'éditeur pleurait de joie. Quand les garçons, qui servaient en vers, apportèrent le fromage, le nouveau décoré se leva, sa coupe de champagne à la main, et voulut toaster à « ses chers collaborateurs ». L'émotion entrecoupait ses paroles :
- Mes amis, mes bons amis, que ne vous dois-je pas ?...
- Ne parlons pas d'affaire ! Cria quelqu'un.
Et tout de suite, chacun cracha son speech. Se souvenant qu'elle appartient un peu aux lettres, Mlle Rosélia Rousseil déclama la tirade d'Elza dans laquelle elle se compare à une jeune panthère (sic). M. Léon Cladel, qui pour la circonstance s'était peigné, récita un sonnet en patois du Quercy. En un mot, ce fut une de ces fêtes comme on en n'avais pas vue depuis le baptème du petit ébénisse...
La majorité du public n'a rien trouvé d'extraordinaire en cet événement. Aussi bien, ses illusions sur les choses de la librairie sont des plus divertissantes.
Lorsque notre nom s'étale aux devantures, il est rare que nous ne rencontrions point un brave homme, souvent de profession intellectuelle, qui nous tape sur l'épaule, voire sur le ventre, et nous crie :
- Allez-vous en gagner de l'argent, heureux coquin !
Ce disant, ma parole, il nous coule le même regard qu'à l'ami rencontré, une jolie femme au bras ! Mais si l'on répond, que la vente marche mal, que c'est un « four », l'homme, tout de suite moins familier, soupire :
- Tant pis, cher monsieur... et tant pis pour votre éditeur !
Eh bien non ! Bon public, nous ne gagnons pas d'argent et nos éditeurs n'en perdent point, - n'en perdent jamais. Il est temps d'écrire ces choses.

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« Quand Dieu le père eut créé le monde, il trouva son oeuvre imparfaite (Lamartine). Jolie mais triste : c'était une de ces compositions appelés succès d'estime au théâtre, pièces charmantes qui ne font pas un sou. Un archange très poli, (ce devait être M. Lapommeraye), rédigeait le feuilleton du lundi dans le Journal Officiel paradisiaque ; il souffla au Seigneur une inspiration, - la scène-à-faire.
Et le bon Dieu créa tous les arts...
Seulement, il arriva bientôt que les artistes, s'émancipant, tombèrent dans le pêché d'orgueil : les peintres révolutionnaient l'avenue de Villiers avec leurs palais babyloniens, les musicantis commetaient des opéras qui duraient sept jours, (autant que la création du monde) et les sculpteurs élevaient des tours de Babel sur les arcs-de-triomphe, mais les gens de lettres demeuraient les plus insupportables de tous, faisant à la fois des journaux et des livres, de la prose et des vers, offensant la morale et « blaguant » les gouvernements.
Un autre critique du Paradis, ange sévère – mais juste, (ce devait être M. Sarcey) se plaignit : le Père Eternel fut contraint de sévir. Sculpteurs et musiciens furent punis les premiers. Jéhovah leva sa droite : le praticien et les scènes subventionnées naquirent. Il n'y eut plus de sculpteurs et presque plus de musiciens. (Encore ses derniers durent-ils de ne point disparaître tout à fait, à l'intervention de Sainte Cécile. On en garda pour la graine). Le châtiment du peintre fut le marchand de tableaux ; le châtiment de l'écrivain fut l'éditeur. Mais le peintre plus « roublard » roula son marchand, découvrit l'Amérique et inventa Trouillebert. Et l'écrivain resta le plus frappé. Et Lamartine eut raison : la création se retrouvait imparfaite !... »
Ainsi parle la bible que tout romancier porte en soi.
Elle ajoute encore :
« Et pour créer l'éditeur, Dieu prit une tête d'usurier, un cerveau de marchand de lorgnettes et un demi-coeur d'équarrisseur. Un Auvergnat fournit le reste que le Tout-Puissant soupoudra d'orthographe de portier. »
Recette : - Dresser dans une boutique garnie de bouquins multicolores et servir froid.

Si Virgile a écrit son Sic vos non vobis... c'est que le « cygne de Mantoue » pensait à son éditeur, gros éleveur qui ne gavait pas ses volatiles. Les choses n'ont pas changé. L'autre jour, un homme du monde qu'a piqué la tarentule de publier un roman à ses frais, me soumettait ses comptes. Ses 1.500 exemplaires lui revenaient à 90 centimes chacun. En faisant 1fr. 10 de remise aux libraires, il touchait trente sous par volumes vendu. Alors il me demanda ce que pouvaient bien gagner les romanciers de profession. L'auteur, luis répondis-je, gagne dix sous quand son exploiteur en empoche trente : voilà la moyenne.
Mon homme se récria. Or, je n'éxagérais point, car les éditeurs pour un ouvrage à 3 fr. 50, payent aux sept dixièmes des écrivains 35 centimes, aux deux autres dixièmes 60 ! J'avais raison, car ces entrepreneurs ne dépensent pas pour un in-18 de 350 pages ces 90 centimes, moyenne des frais de l'amateur se faisant imprimer à Paris, car ils s'adressent en effet, à des maisons de province qui emploient des sarrazins ou de misérables femmes, et travaillent mal, mais à 20 p.c. Meilleur marché. Même, je me trompais, au préjudice de ces frelons, car ce prix diminue de 5 centimes à chaque mille nouveau jusqu'au quatrième, grâce au clichage ! - car les imprimeurs livrent des passes, des doubles-passes, etc. (1,650 à 1,700 volumes, au lieu de 1,500), sur lesquelles l'auteur ne touche aucun droit ! - car leur remise aux libraires est plus faible que celle de mon amateur ! - car très souvent ces boutiquier féroces se font céder la propriété de l'oeuvre pour dix ou vingt ans ! - car souvent encore ils touchent une part léonine sur le montant des reproductions et des traductions !...
C'est ainsi et c'est pis : des articles ont parus au Figaro, sur lesquels, très légalement, un prélèvement de 50 p. c. était opéré par l'éditeur de leur signataire : - Pierre Loti !
Et je ne parle pas de l'éditeur qui ne paie point le premier mille quand l'édité est un débutant, ni de celui qui paie après la vente !...
L'éditeur ? Mais il mériterait un volume et non pas un article. Il est la fourmi ; l'écrivain reste le puceron, la vache laitière, la bête taillable et corvéable à merci. Celui-ci produit, celui-là mange.
Lui, risquer de l'argent ? Comment ? Il a du métier et du flair. A la seule inspection d'un titre, il sait quel sera son minimum de vente. Tant pour ses correspondant de province et de l'étranger, tant pour les bibliothèques des gares. N'écoulât-il qu'une demi-édition (et il l'écoulera grâce à cette bonne fille de presse), il rentrera dans ses débours.
Suivez un romancier chez un de ces fils de Sem. L'homme de lettre fait son enquête, il sait que son oeuvre a été vendue à 4.000 exemplaires au moins, et, joyeux, il passe à la caisse. Là, tout estomaqué, il apprend que 3.000 volumes, « à peine », se sont écoulés ! Ah ! Oui, je sais bien : la vérification ! Qu'il se lève donc l'écrivain qui a jamais osé exiger l'immédiate exhibition des livres commerciaux et des factures ! Et la dignité de l'éditeur, qu'en faites-vous ? Il s'en drapera : Tout est rompu, mon gendre ! D'abord montrât-il ses registres, je vous demande un peu ce que cela signifierait ? La tenue des livres en partie double n'a pas été inventée pour des prunes !
On me parlera aussi de la déclaration que la loi contraint l'imprimeur à faire. Voici ma réponse : l'an dernier, un de mes amis ayant touché ses droits d'auteur sur 3.500 exemplaires, éprouva quelque doute, et voulu vérifier l'exactitude du tirage à l'imprimerie même, qui fonctionnait dans une petite ville de Seine-et-Marne. Je l'y accompagnai.
L'imprimeur confirma le chiffre de l'éditeur. Sans nous rebuter, nous allâmes le même jour, au chef-lieu, chez un fonctionnaire élevé qui voulut bien nous communiquer la déclaration légale de l'imprimeur. Or, celle-ci portait 2.500 seulement. Voilà pour l'observation des lois. Naturellement, mon ami eut la faiblesse de ne pas dénoncer l'industriel.
C'est ainsi, c'est grâce à de tels procédés, que l'écrivain demeure, le plus mal partagé des artistes. Jusqu'au dessinateur qui illustre son livre – dessinateur inconnu et débutant – chacun reçoit un gain supérieur au sien.
L'auteur dramatique, quoi qu'on dise, est moins à plaindre. Ce n'est pas, en effet, la faute des directeurs si l'offre reste plus considérable que la demande. Au moins quand on le joue, on le paie, et tout de suite, et raisonnablement. D'autre part, à l'encontre du fabricant de livres, le directeur de théâtre a des frais énormes et des risques sérieux.
Dans la presse, grâce à de Villemessant, les prix sont devenus à peu près ce qu'il devaient être. La gêne actuelle, fille du krack, est momentanée. Des recueils se publient dans lesquels un ou deux articles se rapportent à leur auteur autant et plus qu'une édition de roman en librairie. Enfin, le journaliste est rare qui voit son directeur l'éclabousser boulevard des Italiens avec un coupé attelé de stepper de 300 louis, tandis que lui, pauvre hère, victime des tailleurs, touche à chaque fin de mois des billets protestables à 90 jours !
Seul, le romancier demeure pauvre en présence de ses éditeurs millionnaires.
Evidemment, parmi ces derniers, certains méritent qu'on fasse une exception en leur faveur. L'exception, d'après Lhomond, confirme la règle.
Le galant homme qui édite M. Emile Zola mériterait même une statue sur la rive gauche, car, spontanément, de lui-même, il déchira le traité primitif qui liait à lui l'auteur des Rougon-Macquart. Il pouvait continuer à tenir ce traité pour bon, et M. Emile Zola, travaillant trente ans comme il travaille, ne se serait pas plus enrichi qu'un commis des télégraphes !
Est-ce tout ? Non : certaines maisons anciennes sont excellentes : les Hachette, les Hetzel, les Marpon et Flammarion sont l'honneur de leur industrie ; par malheur, ceux-là sont spécialistes, et le romancier ne peut guère leur offrir de romans.
Seuls enrichissent leurs auteurs, le feuilleton, et la livraison populaire illustrée à deux sous. Mais portez donc l'Evangéliste ou l'Abbé Constantin, - deux oeuvres différemment littéraires – au Petit-Journal, ou à M. Jules Rouff !
Reste, unique ressource, l'éditeur, maître du marché, qui fait les prix. J'ai montré ses procédés ordinaires, quotidiens. Là-dessus, lecteurs, ne vous l'imaginez point comme un échappé de la forêt de Bondy. Non – et c'est là justement ce qui excuse cet arabe, - il est inconscient. Jouant au bezigue ou bien organisant une fête de bienfaisance, il ne tricherait pas d'un sou ; seulement, vis-à-vis d'un auteur, cet homme obéit à la fatalité, ainsi qu'Oedipe. Il suit la tradition !
Coupable, il n'est pas plus que nos petits fournisseurs donnant à nos domestiques le sou du franc. Et ne lui dites pas qu'il fait danser l'anse du panier ; avec la cuisinière, il vous répondra :
- Monsieur m'étonne : ça c'est toujours passé comme ça !
Si je n'ai pas nommé un seul de ces philistins, ce n'est pas que la plume ne me démangeât point de les pourtraicturer, dans l'impudeur cynique de leur trop tangible réalité. Le dernier que j'aie visité, me disait, l'autre jour :
- Vous vous plaignez, mais savez-vous ce que Dumas père a touché en tout pour les Trois Mousquetaires qui se vendent encore et se vendront toujours ? Dix mille francs, Môssieu, dix mille francs !
Oh ! Le pon lorgnette ! Ce doit être un ascendant de ce joyeux millionnaire qui, condamné par le Tribunal de Commerce à rendre gorge et à payer au même vieux Dumas une somme énorme, l'alla trouver incontinent à la campagne, ayant dans une poche un acte de renonciation tout prêt, et, dans l'autre, la moitié de la somme en billets de banque. Sans mot dire, il étala ceux-ci sur la table du romancier qui n'en avait jamais autant vu. Puis, le shylock tira l'acte : « Signez, dit-il, et vous pourrez rendre stagnante cette inondation qui va fuir !... » Le talent est imbécile : Dumas signa !
Naguère, je me rappelai cette anecdote au chevet d'un éditeur mourant. Car, j'ai eu cette joie d'en voir mourir au moins un. Il s'en allait de pléthore et d'indigestion. Déjà, le prêtre lui avait administré les derniers sacrements ; il râlait, et la chambrée silencieuse contemplait, toute remuée, l'agonie de ce haut seigneur.
Soudain, sa molle paupière s'entrouvrit et battit comme pour un signe. Le premier-commis de la maison, obséquieux encore, s'approcha.
- Ernest, balbutia le moribond, ne payez St-F... qu'à 10 p. c. et après la vente...
Puis, la voix s'éteignit, et le grand éditeur rendit à Dieu sa belle âme.
Celui-ci, du moins, n'était qu'un loup-cervier. D'aucuns, plus effrontés, ne se bornent point à traiter leur auteur de Turc à More ; incapable de lire son manuscrit, ils le font lire, - c'est l'usage de la confrérie – par un vieux monsieur dressé ad hoc, mais n'en confient pas moins leurs impressions, voir leurs observations ou leurs conseils, à l'écrivain qui s'y expose. On pourrait nommer certains de ces industriels qui, pour cette outrecuidance, furent prestement renvoyés à leur comptoir, à l'aide d'arguments chaussés à la poulaine.
Pour finir, parlerais-je de la jeune école ! Certains d'icelle, ont imaginé pour amorcer les eunes talents, de doubler, à partir du quatrième mille, les prix alloués par les plus généreux de leurs anciens. Chez eux, les trois premiers mille vous sont comptés à 40 centimes l'un, après quoi, l'exemplaire vendu vous rapporte un franc. Seulement,
les braves gens tirent deux mille quand ils vous en accusent un seul, et, bien vite, vous regrettez la boutique à dix sous.
Ayant exposé le mal, je devrais logiquement indiquer le remède. Mais ne le connaît-on point ? L'auteur devrait s'éditer lui-même. A cela, des confrères répondront qu'on n'a pas toujours les 14 ou 1.500 francs nécessaires pour établir – à Paris – la première édition de son livre. Soit ! Mais alors, associons-nous, Messieurs. Soyons cinq ou six au début, mettons à notre tête un jeune de grand talent comme Huysmans ou Guy de Maupassant, et nous trouverons en deux jours les quinze mille francs qui doivent constituer notre caisse sociale. Seulement, si nous ne le faisons point, cessons de geindre. Les écrivains, comme les peuples leur gouvernement, ont les éditeurs qu'ils veulent avoir. Même, nous devons prendre garde ; le public, en effet, se désintéressera de nous, s'il assiste souvent à des banquets comme celui de l'autre jour.
Car, je n'ai point tout dit : les toasts avaient altéré nos dîneurs. Vers les minuit, cafés et brasseries les virent arriver par bandes. Ils y étaient tous, les doux et les rudes, ceux qui n'on plus de cheveux et ceux qui en ont trop. Alors, entre les piles de soucoupes, les confidences commencèrent. Chacun raconta les tours à lui joués par le nouveau décoré. Dix bocks de plus et ils allaient brûler sa boutique ! On pourra trouver ce la fort drôle ; moi, je trouve cela très écoeurant.


Paul BONNETAIN


LA REVUE INDEPENDANTE Février 1885

BIBLIOGRAPHIE (incomplète mais suffisante) :

Charlot s'amuse... avec une préface par Henry Céard. Bruxelles, H. Kistemaeckers, 1883, in-12, XI-348 p.
- Champion, Genève, Slatkine, Ressources, 4, 1979, in-8, XI-IV-348 p. Présentation d'Hubert Juin. (réédition en fac-similé de l'édition augmentée Kistemaeckers, 1888).
- Préf. par Emmanuel Pierrat. Flammarion, collection L'enfer, 2000, in-12, 319 p., couverture illustrée.
- Préf. de Thierry Rodange. Alteredit, Collection : Les auteurs français 1900, 2002, 242 p.

Une Femme à bord. C. Marpon et E. Flammarion, 1883, in-12, 304 p.

Au bord du fossé, comédie en 1 acte, Tresse, 1884, in-12, 21 p

Au Tonkin. Victor-Havard, 1885, in-18, II-336 p.
- A. Fayard, librairie des publications à 5 centimes, 1892, 2 volumes, in-16.

Autour de la caserne. Victor-Havard, 1885, in-16, III-311 p., aquarelles originale de Bligny.
- A. Fayard, librairie des publications à 5 centimes, 1892, in-16.

Ma Poupée, saynète... Tresse, 1885, in-16, 11 p.

L'Opium. G. Charpentier, 1886, in-12, 607 p.
- Paris, Genève, Slatkine, Ressources, 1980, in-8, 607 p. Présentation d'Hubert Juin.

En mer... J. Lévy, 1887. in-16, 239 p., illustrations in et hors texte de Pinchart, Bourgoin, Desmoulin, Paul Robert, Montégut et Willette, couverture illustrée en couleur.
- Lemerre, 1897, in-16, portrait frontispice [Oeuvres de Paul Bonnetain]

L'Extrême-Orient, in Le Monde pittoresque et monumental. Quantin, 1887, in-4, 613 p., figures et cartes.

Amours nomades. G. Charpentier, 1888, in-12, 302 p.

Au Large. C. Marpon et E. Flammarion, Auteurs célèbres, 43, 1888, in-18, 239 p.

Marsouins et mathurins. C. Marpon et E. Flammarion, Auteurs célèbres, 57, 1888, in-18, 249 p.

Le nommé Perreux. G. Charpentier, 1888, in-12, 330 p.

Les Enfants in Les Types de Paris. E. Plon, Nourrit et Cie, Les Editions du Figaro, in-4, 1889.

avec Descaves, Lucien : La Pelote, pièce en 3 actes en prose, Lemerre, 1889, Th. Libre, 23 mars 1888.

Après le Divorce, pièce en 1 acte, en prose. Paris, Théâtre d'application, 16 janvier 1890, A. Lemerre, 1890, in-16, 30 p.

avec Tillier, Louis : Histoire d'un paquebot... Quantin, 1890, in-4, 302 p., figures et planches

Les Enfants de giberne. A. Fayard, Petite Bibliothèque Universelle, série B, N° 1, 1892, in-12, 157 p.

Passagère. A. Lemerre, 1892, in-16, 306 p.

Dans la brousse, sensations du Soudan. A. Lemerre, 1895, in-18, 260 p.

L'Impasse. A. Lemerre, 1898, in-18, 289 p.

Préfaces :

Colombier, Marie : Les Mémoires de Sarah Barnum. Paris, tous les libraires : [s. n.], [s. d. 1883], XV-333 p., in-12 (Bonnetain serait l'auteur de cette charge contre Sarah Bernhardt)

Maizeroy, René : La Mer. préludes de MM. Paul Arène, Paul Bonnetain, Paul Bourget, Gustave Geffroy, Catulle Mendès, Armand Silvestre. 24 eaux-fortes par Louise Abbema et Georges Clairin. Paris : G. Petit, (s. d.). IV-145 p.

Les Aventures de Sidi-Froussard : Hai-Dzuong, Hanoï, Sontay, Bac-Ninh, Hong-Hoa, par Georges Le Faure. Firmin-Didot, 1891, in-4, II-IV-396 p., figures, cartes, couverture en couleurs.

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