mardi 31 mars 2009

Intermède Caricatural : LIANE DE POUGY


Liane de Pougy à l'Académie.


La Vie en Rose, N° spécial : "Soleils couchants", N° 54, 26 octobre 1902.

Idylle saphique par May Armand-Blanc.

lundi 30 mars 2009

LE PIERROT, bibliographie illustrée, les dix premiers


LE PIERROT
Directeur Adolphe Willette
Rédacteur en chef : Emile Goudeau [jusqu'au n° 11]

Paraissant le Vendredi
4 pages 30 x 40 cms


1re année :

N° 1, 6 juillet 1888. Dessin de Willette en 1re page.
Au bout de dix ans par Emile Goudeau [adieu aux 10 ans de bohème, titre du volume de souvenirs du fondateur du cercle des Hydropathes, il termine son article par « Donc, adieu, route de bohème »]. Lettre à Emile Goudeau par Willette [Il répond à son ami constatant lui aussi que « nos dix ans de bohème sont enterrés »]. Les Yeux et les lèvres par Coelia. Poèmes : Rondel à Willette par Henry Bauché, Ce que chante la houille par Emile Goudeau. 1 avis de Willette sur de faux dessins originaux de lui vendus dans Paris. Le Carnet d'Arlequin – La Vente du docteur par Alum-Alum. La Vitrine du Libraire : Grande Maguet de Catulle Mendès, Madame Lupar de Camille Lemonnier. Publicités : pour Dix ans de bohème d'Emile Goudeau à la Librairie Illustrée ainsi que pour Le Froc et La Revanche des bêtes du même, Chez Jules Lévy (l'hydropathe), Mémoires de M*** Juge d'instruction, Au Clou ! 30 avenue Trudaine où sont exposées des peintures de Willette et dont le patron est Paul Tomaschet « a laissé de bons souvenirs au Quartier Latin ».



N° 2, 13 juillet 1888. Dessins de Willette en 1re et 3me pages.
Les Trois portes par Emile Goudeau. Sonnet par Maurice Guillemot. 1 anecdote sur Granville. Examen de conscience par Coelia. L'avis sur les faux Willette.



N° 3, 20 juillet 1888. Dessins de Willette en 1re et 3me pages. [le second dessin est légendé par Hécate]
Pêche à la ligne par Emile Goudeau. Intérieur par Emile Laumann. Authentique par Coelio. Devant le bar [poème] par Jean Floux. La Vitrine du Libraire : Chansons de l'année par Jules Jouy, Les Paradis de Georges Vanor, Les Mémoires de Bidel, Monsieur Laurent par de Montière. Publicités : Imprimerie Charles Blot, 7 rue Bleue. [Imprimeur du Pierrot, le journal indique : « Imprimerie Willette, rue Bleue, 7. Paris »]




N° 4, 27 juillet 1888. Dessins de Willette en 1re et 3me page [le second est la reproduction de la couverture pour les Chansons de l'année de Jules Jouy].
Ave Geographia par Emile Goudeau. Colombine [poème] par E. Roger de Beauvoir. Mon Dieu qu'il fait chaud par Coelia. Courrier du docteur par Docteur Polo. Ne Bougeons plus !... : I. Alexandre Hepp par Collodio sous ce « pseudonyme se cache à demi un de nos jeunes écrivains, il est, lui aussi, rédacteur en chef, déjà ! C'est ce qui explique l'incognito. » « Il jettera quelques clichés instantanés des Boulevardiers, artistes et hommes de lettres. ». Une nuit [poème] par Jean Floux. Trop aimée... par Léon Deschamps. La Vitrine du Libraire : L'Amant des danseuses de Félicien Champsaur avec la citation d'une lettre de Mallarmé. L'Oeuvre du mal par Maurice Montégut. Publicités : Imprimerie Charles Blot, 7 rue Bleue.



N° 5, 3 août 1888. Dessins de Willette en 1re et 3me page.
Les Mages de Paris par Emile Goudeau. Le Maillot par Coelia. L'Astre qui se couche [poème] par Hippolyte Buffenoir. Ne Bougeons plus !... : II Jules Barbey d'Aurevilly par Collodio. La Vitrine du Libraire : La Nouvelle Carthage de Georges Eekhoud. 1 note qui annonce que Antoine pour le Théâtre Libre a accepté, pour la saison prochaine, une adaptation du Coeur révélateur d'Edgar Poe, par Ernest Laumann, collaborateur du Pierrot. Publicités : Dix ans de bohème d'Emile Goudeau à la Librairie Illustrée ainsi que pour Le Froc et La Revanche des bêtes du même




N° 6, 10 août 1888. Dessins de Willette en 1re et 3me page.
« Le Baptême du Pierrot, parrain Aurélien Scholl, marraine la Muse Parisienne », 1 note qui cite un article de Scholl sur le Pierrot. Vacances par Emile Goudeau. Courrier du Docteur Polo. Saute poète [poème] par Charles Delacour. Ne Bougeons plus !... : III Guillaume Livet par Collodio. Publicité : pour la librairie Léon Vanier et les albums Willette, illustrée de dessins de Willette. 1 annonce pour A Marlotte, nouvelles de Henry de Braisne, publiées par Martinet.




N° 7, 17 août 1888. Dessins de Willette en 1re et 3me page. [Le second dessin est un hommage à Charles Cros, mort le 9 août 1888]. Illustration d'Henri Rivière à la 4e page.
Charles Cros par Emile Goudeau. Les Ancêtres de Pierrot [poème] à Emile Goudeau par A. Balmin. La Vitrine du Libraire : Etude sur Fabre d'Olivet et St Yves d'Alveydre par Papus, La Comédie italienne par Théodore Maurer, Les Flammes mortes par Gabriel Mourey, Pirouettes par Coquelin Cadet, Mort d'un amour par C. Cassot. Reprise en page 4 de l'article de Félix Fénéon sur La Tentation de Saint Antoine d'Henri Rivière, parut dans la revue La Cravache [de Georges Lecomte].




N° 8, 24 août 1888. Dessins de Willette en 1re et 3me page.
Oh ! Langues vivantes ! Par Emile Goudeau. Poèmes : La Veuve par Jules Jouy, Pierrot par Emmanuel Delorme, Polichinelle d'Henry de Braisne. Dandysme par Sic (1 note sur Joséphin Péladan à Bayreuth)




N° 9, 31 août 1888. Dessins de Willette en 1re et 3me page.
Les Nouvelles Druidesses par Emile Goudeau. Poèmes : Pierrot veuf par Henri Papin, Poésie à Octave MirbeauLe Rêve de l'amantLe Rêve de l'amante par Jules Bois. Ne Bougeons plus !... : IV Rollinat par Collodio. 1 avis de Willette sur ses faux dessins. 1 note invitant à lire le n° de la Revue Illustrée où figure le Rêve de Zola, illustré par Jeanniot « Voilà de l'illustration ! Voilà de la gravure sur bois ! ».




N° 10, 7 septembre 1888. Dessins de Willette en 1re et 3me page.
Musique industrielle par Emile Goudeau. Poèmes : Ce que disent les blés de Gabriel Randon [futur Jehan-Rictus], L'Image par Jean Floux, A Sir Richard Wallace par Alfred Poussin. Ne Bougeons plus !... : V Sarah Bernhardt par Collodio. Toujours l'avis de Willette sur ses faux. 1 note où Le Pierrot remercie M. Bernard de l'invitation à l'exposition Blanc et Noir. Publicités : pour une marchande de chapeaux de la rue Vivienne et pour l'imprimerie Charles Blot.


2me partie : LE PIERROT, bibliographie illustrée, N° 11 à 20

3me partie : LE PIERROT, bibliographie illustrée, du N° 21 à 4, 2e année

4eme partie : LE PIERROT, bibliographie illustrée, du N° 5 de 1889 au dernier n° de 1891.

Voir sur Livrenblog : Adieu à Charles Cros par Emile Goudeau - Le Dîner du Pierrot.

Bibliographies de revues dans Livrenblog :

Revue L'Image, bibliographie complète et illustrée.
Bibliographie de la revue Le Beffroi (1ère partie), (2e partie), (3e partie), (4e partie).
Bibliographie illustrée et complète du journal Le Pierrot (1ère partie), (2e partie), (3e partie), (4e partie).
La revue Palladienne de 1 à 10
.
Les Contemporains A. Le Petit F. Champsaur.
La Revue des Lettres et des Arts 1867-1868.
La revue Matines. 1897-1898.
Le Bambou, Bibliographie illustrée.

Le Carillon.
1893-1894
La Revue d'Art. 1896-1897.
Les Gerbes. Revue littéraire bimensuelle. 1905 - 1906.
Le Feu, Marseille, 1905-1906.

La Rose Rouge, 1919. Cendrars, Salmon, Carco.
La Revue Contemporaine, Lille. 1900 - 1902
Le Thyrse. 1897.
La Cité d'Art et L'Art et l'Action. 1898 - 1899.
L'Idée Moderne 1894-1895.

Le Nouvel Echo 1892-1894.
La Poésie Moderne, 1882.

La Pléiade. 1886 et 1889.
La Basoche 1884-1886.
L'Aube Méridionale 1898-1899.
L'Élan littéraire 1885-1886.


samedi 28 mars 2009

Théo VARLET poète


POUR FAIRE ÉCHO AUX GLANES D'ÉRIC *



Le Manuscrit autographe, janvier - février 1929, quatrième année, n° 19.
Revue paraissant tous les deux mois. Directeur Jean Royère. Paris, Auguste Blaizot & Fils, Libraires-éditeurs.



* Voir L'Alamblog, Autour de Théo Varlet (glanes).

et la réaction immédiate de Mikaël Lugan dans ses Féeries Intérieures.



jeudi 26 mars 2009

Adieu à CHARLES CROS par Emile GOUDEAU



PIERROT, GOUDEAU, CROS


En 1888, Adolphe Willette fâché avec Rodolphe Salis patron du Chat Noir, fonde son propre journal et entraîne dans l'aventure Emile Goudeau. Le titre du journal est évident, ce sera Le Pierrot, le personnage lunaire est en effet indissociable de Willette, qui non content d'en utiliser l'image dans ses tableaux, dessins et lithos, en fera un double de lui-même. Emile Goudeau, fondateur du cercle des Hydropathes, animateur de la bohème littéraire du quartier latin, et inspirateur du Chat Noir, deviendra rédacteur en chef de cette nouvelle grande feuille de quatre pages que les dessins du patron orneront. Avant de commencer une bibliographie complète et commentée des cinquante et un numéros du Pierrot, je donne l'article de Goudeau du n° 7 du 17 août 1888 en hommage à Charles Cros mort le 9 août et le dessin de Willette qui l'accompagne. Ce n'est pas un article nécrologique, mais plutôt une réflexion sur le sort réservé par la société aux artistes à l'intelligence trop bouillonnante, à la curiosité toujours en éveil, à l'inventivité foisonnante, comme le fut Charles Cros.



CHARLES CROS
par Emile GOUDEAU



St-Laurent-sur-Mer, lundi 13 août 1888.



Sur la grande route de Bohème, le clairon s'est tu, tandis que le tambour, voilé d'un crêpe, assourdissait la longueur de ses roulements funèbres.
Car il s'en est allé pour Ailleurs, mon cher camarade, l'Hindou de Paris, savant à la fois et poète, délicat troubadour et inventeur génial, il s'en est allé, Charles Cros !
Il sait maintenant dans l'Au-Delà suprême, si, comme il le croyait fermement, il y a plusieurs dieux ; il sait si l'homme, à force d'aiguiser sa personnalité, lui donne assez de finesse pour pénétrer la couche opaque du Néant et ressortir de l'autre côté, pareille à une flèche de lumière immortelle ; il sait si le Génie désintéressé, le génie méconnu, le génie foulé aux pieds des passants abrutis, le génie traité de folie par la tourbe des aliénistes incongrus, par les Moreau de Tours, et par les quadruples énergumènes qui dirigent les asiles d'Aliénés ; il sait si vraiment l'inventeur quel qu'il soit, si le poète des nombres, si le troubadour qui traite les Algèbres et les Géométries comme des fleurs merveilleuses dont on doit faire un bouquet aux mains des femmes et une couronne sur les tempes des rêveurs, il sait si l'avide chercheur de nouveau doit être considéré comme un paria ridicule, ou si l'on doit lui dresser des autels ; il sait s'il valait mieux que nul n'inventât jamais les maisons à la place des primitives cavernes, les roues des voitures qui se sont substituées aux faibles jambes humaines, les lumières qui prolongent le jour du soleil jusque dans l'épaisseur des minuits, et tant d'autres choses, telles que les Beaux-Arts et les Poésies remplaçant les glapissements gutturaux des anthropophages en liesse, et les danses des Caraïbes.
Il sait tout cela, cet être si merveilleusement doué, Charles Cros, qu'une civilisation subitement arrêtée dans sa marche par l'horrible Guerre, dévoyée par des conducteurs infâmes, le Conquérant barbare et le Capitaliste jouisseur, lâche et stupide, par le Muscle imbécile et le Ventre qui s'entripaille sans souci du Cerveau, cet ancien roi de l'Humanité, et sans pitié pour le Coeur, ce vieux prince dépossédé qui cherche en vain l'Ile d'Amour sur le marécage affreux des Haines.
Il sait tout cela, le poète Charles Cros, et peut-être sa figure d'Hindou rêveur et gai rayonne-t-elle déjà, heureuse, sur quelque planète moins sauvage que la nôtre.
Il sait s'il existe quelque part une loi de Pitié suprême qui remplace le féroce et amer struggle for life de Darwin, la gigantesque et inutile bataille de l'Unité contre le Tout, et des Unités entre elles. Il sait si le Repos et le Rêve sont conciliables avec une vie quelconque, et il sait si la Mort est, après le Sommeil, le seul asile de ceux qui préfèrent le rêve délicat au combat brutal.
Il sait tout cela ! Et, peut-être, ne sait-il rien, plus rien, à jamais plus rien de rien, poussière froide jetée à tous les vents, dans la rafale effroyable que font les étoiles, les planètes et les comètes folles en tournant les unes autour des autres, au sein du mystérieux Ether...
Adieu, pauvre Charles !
Hélas ! On disait de lui que sa poésie faisait du tort à sa science, et, réciproquement, que le savant nuisait au poète.
Les analystes de ce temps, les coupeurs de cheveux en quatre, méprisent les synthèses ; un homme complet les effraye et leur devient ennemi, ils le bannissent avec rage. La division du travail, tel est le cri poussé par l'industrialisme en délire. Pour fabriquer une aiguille, une quinzaine d'hommes au moins sont nécessaires ; celui qui affine la pointe ne connaît point celui qui percera le trou , et le polisseur des grosses aiguilles doit renoncer à l'espoir de jamais en aiguiser de fines. Cette loi, fixée pour les humbles, on l'applique aux êtres supérieur. Le farouche maître de notre état social, le marchand quelconque, l'usinier ou le prudhomme, qui ne se permet pas d'avoir, je ne dis pas deux idées à la fois, mais plus d'une idée tous les cinq ans, ces gens dont les plus forts sont ceux qui n'ont qu'une toute petite idée bien unique, humble et chétive, qu'ils élèvent comme un trésor, et font grandir avec persévérance pour le plus grand bien de leur escarcelle, ne peuvent supporter le spectacle tourbillonnant, papillotant, amer pour eux, et profondément incompréhensible d'un cerveau en ébullition qui jette au dehors, en feu d'artifice, des milliers d'idées, avec un air de richesse qui semble dire : Ramassez, j'en ai d'autres.
Et alors quelle fureur bizarre saisit ces immobiles de la vie, contre ce prodigue cerveau ! Les fabricants de trou d'aiguille se retournent et clament : Haro ! Et l'homme génial, dont la vocation est de penser pour les autres, est traité de fainéant, dans une société où il vaux mieux, paraît-il, arriver péniblement, en se mettant en quatre, à fabriquer une paire d'espadrilles, que de préparer longuement et mûrement une oeuvre telle que la Mécanique cérébrale de Charles Cros, oeuvre que la mort vient d'interrompre, et que nul, s'il tient à la considération de ses semblables, ne reprendra.
Baissez-vous, les amis, baissez-vous, et vous trouverez des truffes. Si vous levez les yeux vers les étoiles, il vous pleuvra sur le nez la fiente des autres planètes, qui prennent sans doute notre Terre pour leur dépotoir....
Il sait cela, Charles Cros ! Adieu, pauvre Charles !


Emile Goudeau.


Le Pierrot, 1re année, N° 7, 17 août 1888.
A venir bibliographie complète et commentée du Pierrot.

Voir sur Livrenblog : Le Dîner du Pierrot. LE PIERROT, bibliographie illustrée, les dix premiers

Emile Goudeau sur Livrenblog : L'Incohérence, les illustrations sans le texte. Adieu à Charles Cros par Émile Goudeau. Les Fous et Emile Goudeau par Jules Bois. Émile Goudeau : Fleurs du bitume (1885).

Charles Cros dans Livrenblog : L'Archet dans La Parodie, avec la musique de Cabaner.

jeudi 19 mars 2009

Jules LERMINA


Le Visage Vert, revue littéraire consacrée à la littérature fantastique (entre autres...), étend ses activités à l'édition. Deux volumes sont déjà publiés (1), d'autres suivront, dont Les Histoires incroyables de Jules Lermina, voilà une bonne occasion de se pencher sur ce curieux écrivain qui fit l'objet il y a peu d'un numéro double de l'excellente revue Le Rocambole (2).

C'est vers 1885 que paraît la notice biographique des Hommes d'Aujourd'hui (3), consacrée à Jules Lermina, elle présente les différentes activités de ce personnage aux multiples facettes : son travail de journaliste, son militantisme politique, son oeuvre de romancier et d'auteur dramatique, ses travaux biographiques, ses brochures de vulgarisation, ses conférences, ses activités au sein d'association d'écrivains... Mais Jules Lermina, avec Henri Levêque est aussi l'auteur d'un dictionnaire Argot-français, vers la fin des années 1880 il s'occupe d'occultisme et écrit des nouvelles dans l'Initiation de Papus, publie chez Chacornac, éditeur spécialisé dans les sciences occultes, conférencie sur le sujet et s'en inspire pour ses nouvelles fantastiques.

(1) Double par Jean Collier, (roman, novembre 2008). Traduit de l'anglais par Anne-Sylvie Homassel, 145 x 215, 266 p., 19 euros, isbn : 978-2-918061-00-7.
Nonnes par Michael Siefener (roman, novembre 2008). Traduit de l’allemand par Isabelle David et Élisabeth Willenz 145 x 215, 129 p., 11 euros, isbn : 978-2-918061-01-
(2) Le Rocambole, n° 43-44. 14×20, 352 pages, 25 euros, isbn : 978-2-912349-39-2
(3) Les Hommes d'Aujourd'hui. 6e volume, n° 269. Librairie Léon Vanier, grand in-8, 4 pages. Dessin de Coll-Toc, texte signé Pierre et Paul.


JULES LERMINA

Une des personnalités les plus curieuses de notre monde littéraire, un vibrant, un passionné, un laborieux aussi. « Il a multiplié les travaux, entassé roman sur roman, touché au théâtre, voyagé, politiqué, conférencié, et malgré une collaboration quotidienne à plusieurs journaux, où parfois il s'emballe, mais où plus souvent il juste et bien, il trouve aussi le moyen de faire, à lui tout seul, un dictionnaire (le Dictionnaire biographique et bibliographique de la France contemporaine). »
Celui dont Edmond Lepelletier parle ainsi est, en effet, un type bien curieux du vrai Parisien, actif, remuant, éternellement en recherche. Lermina est né à Paris, le 27 mars 1839. Il a reçu – et on s'en aperçoit dans ses moindres écrits – une éducation des plus complètes, à fait ses études à Saint-Louis où les succès universitaires pleuvaient sur lui. Dès qu'il fut bachelier, il se trouva aux prises avec les difficultés de la vie. Il avait dès lors cette originalité d'être à dix-huit ans époux et à dix-neuf père de famille, originalité qu'il a continuée, étant aujourd'hui grand-père. Il fallait vivre. Il fit comme tant d'autres la chasse aux places, en trouva une à 100 francs par mois, comme secrétaire d'un commissaire de police. Mais il y avait là des côtés fâcheux qui lui firent prendre le métier en grippe, d'autant que, né d'une famille de fonctionnaires et de légitimistes, il s'était trouvé bientôt saisi par le mouvement libéral et républicain. Que faut-il pour arriver à la vérité ? Qu'un ami vous la montre. C'est ce qui lui arriva. Il se hâta de donner sa démission, et, abandonnant l'avenir préfectoral, il entra dans la maison de banque du Crédit Public, que dirigeait un ancien vaudevilliste, ami de sa famille, Auguste Lefranc, l'auteur des Deux Papas très bien. Mais il avait des besoins d'activité que ne pouvait satisfaire ce métier de rond de cuir, et il partit pour l'Angleterre, cherchant fortune, essayant un nouveau moyen de publicité, les Enveloppes-annonces. Le capital manquant, l'affaire périclita. Lermina revint en France, où il entra dans la Compagnie d'assurances le Nord, retrouvant le chiffre douloureux de 1,200 francs. Au bout de trois mois, il était inspecteur et parcourait le Nord de la France, réglant des incendies et bataillant contre des incendiés. Mais il avait une passion littéraire qui ne lui laissait point de répit. Déjà en 1859, il collaborait au Diogène de Warner dont les bureaux étaient situés dans une ancienne remise, 22, rue Saint-Marc, et où Claretie, d'Hervilly, Koning et tant d'autres firent leurs premières armes. Il avait même publié une brochure singulièrement rare aujourd'hui : Plus de loyers ! À bas les propriétaires ! Qui n'était d'ailleurs que la réédition inconsciente d'un chapitre de la Solution sociale de Proudhon. Essayant de combiner l'assurance avec le journalisme – idée bizarre et qui répondait à l'attraction violente exercée sur lui par le journal sans qu'il osât quitter sa place – il vint à Paris proposer à Millaud, le fondateur du Petit Journal, une combinaison qui tendait à créer une agence, donnant en prime le Petit Journal à quiconque s'assurerait par son intermédiaire. L'affaire était ingénieuse, mais mauvaise. Seulement Millaud déclara à Lermina que, s'il était un très mauvais industriel, il pourrait faire un journaliste très présentable, et il lui donna ses grandes entrées au Petit Journal, au Journal littéraire et au Soleil, dont il devint bientôt le rédacteur en chef. Ce n'était pas d'ailleurs la première fois qu'il était en possession de ce titre pinacléen ; il avait dirigé en chef les Tablettes de Pierrot pendant un numéro. Maître du Soleil, journal essentiellement littéraire, Lermina, qui s'était entouré de tout un groupe de jeunes gens passionnés contre l'empire, en fit un journal politique, où les motions les plus violentes ses cachaient sous les fantaisies du racontar. Millaud qui tenait à sa propriété s 'épuisait en reproches, il allait jusqu'à placer auprès de la rédaction un censeur, un brave homme appelé Godineau et que « la clique à Lermina » comme on appelait sa bande, faillit tuer à force de taquineries. Lermina s'attaqua nettement à Cassagnac, qui vint lui demander raison ; le duel eut lieu à Gretz, fort loin de Paris, trop loin pour des gens qui manquaient absolument d'argent. Ce fut Chabrillat qui mit sa montre au clou pour prêter à Lermina les fonds nécessaires à ses exploits. Lermina revint assez griévement blessé. Millaud vendit le Soleil à Villemessant. Lermina réunit alors son groupe « sa clique » et fonda le Corsaire (1867). Or cette clique, l'épouvante des gens de l'empire, s'appelait Ranc, Etienne Arago, Siebecker, Spoll, Razoua, Victor Noir, Malraison, Guillemot, Emile Faure, Lafargue, Denizet. L'équipage que Gill a crayonné dans la Lune du 24 novembre 1867 tenta l'abordage contre l'empire. Lermina fut arrêté avec Victor Noir, Sauton, Kinceler, à la manifestation Baudin, et, pour la première fois, tâta de la prison. Il paraît qu'elle lui plut, car il s'en fit bientôt une douce habitude. Il avait publié Soixante-douze heures à Mazas, tableau qui servira aux historiens de l'avenir comme le document le plus complet sur cette villégiature des républicains sous Napoléon III, puis les Propos de Thomas Vireloque, plaquette très curieuse et devenue introuvable ainsi que l'Histoire de la Misère, dont A. Morel disait dans le Réveil : « Des livres comme celui de M. Jules Lermina préparent excellemment à cette crise si urgente d'une rectification sociale. »
Le Corsaire croula sous les amendes et les mois de prison. Plus d'argent. Il ne restait qu'une rame de papier. On la pria en quatre et on fit le Satan, journal minuscule qui recommença la lutte. Nouvelles condamnations. Cette fois, Lermina était désarçonné. Il entra alors au Gaulois, le Gaulois libéral de 1868, où il fit du grand reportage dont il est un des inventeurs. On le vit lors de l'affaire Tropmann se substituer à des juges instructeurs pour mener l'enquête, demander au condamné des renseignements précis sur le lieu où il prétendait avoir enfoui le fameux portefeuille qui contenait les noms de ses complices, et, pendant toute une journée, fouiller la terre aux environs de Guebwiller, à coups de bêche, avec un de ses camarades. Entre temps il était allé à Lugano, avec la recommandation d'Etienne Arago, pour voir Mazzini, dont il resta le correspondant et l'admirateur profond.
Cepandant la loi sur les réunions offrait un nouvel aliment à sa passion anti-impérialiste. Dès lors, on le vit tous les jours à la tribune. Il avait inventé, contre les réactionnaires et l'opposition tiède, un système tout spécial de polémique, arrivant à la tribune avec lui un énorme lot de documents qui écrasait l'adversaire. Ce fut ainsi qu'il combattit les candidatures de Carnot, de Garnier-Pagès, au profit de Gambetta et de Rochefort. On se souvient encore de certaine réunion de la rue des Cordeliers-Saint-Marcel où, avec Alphonse Humbert, il força Jules Favre de céder la place. Ayant prêché hardiment l'insurrection, il fut arrêté, condamné, puis, ayant profité de l'amnistie, mena plus vivement la campagne, et lors du plébiscite de 1870, au club des Folies-Bergères, il lut un acte d'accusation contre l'empereur, tendant à le faire condamner aux galères comme assassin, voleur et faux monnayeur. De ce chef, deux ans de prison. Mais septembre 1870 lui rendit la liberté.
De ce jour, l'existence de Lermina changea du tout au tout. Son tempérament ne lui permettait que l'opposition, et il n'admettait pas l'opposition contre la République. Il s'engagea pendant la guerre, se battit au Bourget et à Buzenval, puis, n'ayant accepté aucun grade et n'ayant demandé aucune fonction publique, il s'adonna tout entier au travail littéraire. C'est de là que date sa réputation de romancier populaire. Les Loups de Paris, la Succession Tricoche et Cacolet, les Mystères de New-York, la Haute Canaille, la Criminelle, la Comtesse de Mercadet, le Fils de Monte-Cristo, le Fantôme et vingt autres sont dans toutes les mains. Au théâtre il a peu réussi. La Lettre rouge, Turenne, la Criminelle n'ont eu qu'un succès relatif, soyons francs, de demi-chutes. Mais il y a des compensations. Ses Histoires incroyables, dont M. Fouquier a pu dire que certaine était presque un chef-d'oeuvre, ont causé une impression profonde, « Voilà un Gaulois, a dit Jules Claretie, qui a le sens du cauchemar saxon et dont les inventions font dresser sur la peau du lecteur ces petites granulations spéciales qu'on appelle la chaire de poule. »
Enfin, avec une force incroyable de travail, il vient de publier le Dictionnaire de la France contemporaine, un répertoire unique de biographies et d'analyses littéraires des oeuvres parue depuis trente ans, le véritable exegi monumentum. A signaler son Histoire de cent ans, excellente oeuvre de vulgarisation républicaine.
Bien des gens le lisent et l'applaudissent sans le connaître, car beaucoup ignorent qu'il est le Parisien, auteur des bavardages du Mot d'ordre.
En somme, personnalité très intéressante, un demi-névrosé qui a su canaliser ses fièvres en en faisant des instruments de travail, qui, un des fondateurs et secrétaire général de l'Association littéraire internationale, a parcouru toute l'Europe en prêchant l'union de tous les intelligents et des travailleurs contre les brutaux ; qui, étudiant toujours, est au courant de la science actuelle et s'est fait un des premiers apôtres de Darwin, d'Haeckel et d'Herbert Spencer ; qui parle plusieurs langues, et qui sait... proh pudor !... ce que c'est que le sanscrit ; enfin, ce qui ne gâte rien, un brave garçon qui aime ses amis, ne veut point savoir s'il a des ennemis et continuera à travailler tant que la plume ne lui tombera pas des mains.
Et un bon républicain qu'on retrouverait au premier rang le jour où la République serait menacée.


PIERRE et PAUL.

Raymond ROUSSEL au théâtre. Le scandale de Locus Solus


En janvier 1923 on pouvait lire dans la revue Le Théâtre et Comoedia illustrée, cet article sur l'adaptation théâtrale de Locus Solus, le roman de Raymond Roussel. Le roman fut ignoré à sa sortie, la pièce, elle, souleva protestations, indignations et même quelques bagarres. Grâce au scandale, Raymond Roussel devient alors célèbre. Le collaborateur, resté anonyme pour le critique de la revue, nous est connu, il s'agit de Pierre Frondaie, spécialiste de ce genre de travaux (il avait, notamment, déjà adapté La Femme et le Pantin de Pierre Louÿs).


Théâtre Antoine
LOCUS SOLUS
Pièce en trois actes et six tableaux de M. Raymond Roussel, musique de scène de M. Maurice Fouret, représentée le 7 décembre.
Distribution :
MM. Signoret, Morton, Saturnin-Fabre, Flateau, Galipaux, Mlles Zabet Capazza, Lysana et Jasmine


Connaissez-vous l' « éméraud » ? C'est le microbe de l'émeraude. Il est plat comme une feuille de papier à cigarette et pourvu de six pattes. Introduisez une colonie d'émerauds dans l'épaisseur d'une carte à jouer ; adaptez à leurs pattes mobiles un dispositif spécial : vous aurez la carte à musique, indispensable pour la récréation des tireuses de tarots. Ou bien préférez-vous le ver de terre joueur de cithare ? Ou la locomotive en baleines de corset roulant sur des rails en mou de veau ? Ce sont là les « inventions » où se divertit M. Raymond Roussel. C'est son droit. Il prétend, par surcroit, nous divertir aussi, ce qui est au moins présomptueux. De ces billevesées il a, naguère, fait un livre : Locus Solus. C'est le nom de la villa solitaire où un original, répondant au nom de Cantrel, présente à ses amis les enfantements de son génie. Du roman Locus, une pièce a été tirée, que le Théâtre Antoine a montée. Car M. Raymond Roussel est millionnaire. Il peut s'offrir, quand il lui plaît, une scène, des décors, un orchestre, des costumes somptueux, des interprètes de talent et même un anonyme collaborateur qui, lui laissant le soin de penser, lui épargne la peine d'écrire. D'ailleurs M. Emile Bertin et M. Poiret, en unissant leur fantaisie cubiste de décorateur et de couturier. M. Maurice Fouret, auteur d'une partition musicale agréablement bouffonne, MM. Signoret, Saturnin-Fabre, Morton, Galipaux, Flateau, consciencieux pantins, Mlle Zabet Capazza, qui chante à l'intérieur d'un diamant plein d'eau oxygénée, Mlles Jasmine et Lysana qui, heureusement pour elles, n'ont qu'à danser, et l'anonyme collaborateur lui-même, en introduisant çà et là une ironie de son crû, sont parvenus à faire écouter sans excessif tumulte deux actes sur trois de cette lamentable parade. Le troisième a été coupé le lendemain de la répétition générale. Pourquoi le troisième seulement ?
C'est au moment même où le Théâtre artistique de Moscou nous apporte le plus magnifique exemple d'une révolution dramatique que quelques centaines de mille francs sont gaspillés à produire Locus Solus. A moins que M. Raymond Roussel soit simplement un misanthrope cynique, qui a voulu démontrer jusqu'où la puissance souveraine de l'argent peut mépriser le public...




Raymond Roussel (20 janvier 1877 - 2 juillet 1933). Locus Solus (Lemerre, 1914) pré originale parue sous le titre Quelques heures à Bougival, dans le Gaulois du Dimanche (déc. 1913-mars 1914)


La "lente mélodie plaintive" jouée par la carte de tarot, maison-Dieu, "qui empreinte d'un grand charme nostalgique", pouvait se noter ainsi :


Raymond Roussel sur la toile : La Bibliothèque numérique de l’Université Paris 8, département hypermédia permet de suivre l'itinéraire du maître Canterel, tel qu'il est décrit dans Locus Solus, ou de choisir grâce à un plan interactif son propre parcours.

Lire : François Caradec. Raymond Roussel. Fayard, 1997. Edition largement corrigée et augmentée de la Vie de Raymond Roussel, parue chez Jean-Jacques Pauvert, dont je ne résiste pas à reproduire la couverture spychédélique.



mercredi 18 mars 2009

François Coppée essentiel par Jules RENARD


on prétend justement que cette année les haricots seront hors de prix....


Le florilège qui suit, publié dans la Revue Blanche N° 53 du 15 août 1895, est signé d'un dessin, un renard dessiné par Toulouse-Lautrec, dessin qui servait d'ex-libris à Jules Renard. On peut donc raisonnablement supposer que c'est à l'auteur de l'Ecornifleur que nous devons ce petit travail anthologique. C'est toute l'âme patrioticarde de Coppée, sa philosophie de joueur de bouchon, son style populiste, fait de lieux communs, de bon sens, de sentimentalisme, que l'on y retrouvent.


François Coppée essentiel
(Le Journal, passim)


« Parisiens, mes amis, moi, pâle et chétif Parisien, je voudrais donner mon modeste avis, et je viens ajouter ma goutte au fleuve d'encre qui a coulé...
« Il faut vous dire que je loge au rez-de-chaussée..... »
« Je prends, comme disent les bonnes gens, l'omnibus de mes jambes.....
« Moi qui vous parle, la main sur la conscience.....
« Celui qui écrit ces lignes sent au fond de son coeur de vieux Latin, pénétré de l'esprit évangélique.....
« Lâchons le mot.....
« Tranchons-le.....
« Suis-je le jouet d'une illusion ?.....
« On va me trouver bien naïf.....
« Êtes-vous comme moi, je.....
« C'est un tic, si vous voulez, mais que voulez-vous ?..... »
« Je ne suis qu'un pauvre objectif.....
« Mon instinct de brave homme...
« Grâce à Dieu, je suis insouciant de nature, et franc du collier.....
« Simple et modeste ignorant, ignorantus, ignoranta, ignirantum.....
« Au fond, voyez-vous, malgrès les airs que je prends quelquefois de me moquer du monde, je suis la dernière grisette..... »
« Il paraît que ma physionomie excite les statuaires et les peintres.....
« Je sais bien que si j'étais chimiste.....
« Décidément, je n'ai rien d'un globe-trotter.....
« Mettons que je sois un réactionnaire indécrottable.....
« Blaguez-moi tant que vous voudrez.....
« Laissez-moi mon petit esprit.....
« Le public, voyez-vous, est simpliste.....
« La justice absolue n'est pas de ce monde.....
« Baccalauréat, voilà de tes coups !.....
« Dieu me pardonne, je tombe dans l'esthétique, alors que je n'y entends goutte et que je considère cette prétendue science, entre nous soit dit, comme de la viande à gens soûls. Excusez-moi.....
« Esprits positifs, je vous en prie, grâce pour l'idéal.....
« Impitoyables rationalistes, et vous, moins excusables encore, sceptiques dilettantes.....
« Tenez pour certain que ce sécot de Taine.....
« Hirondelles, mes soeurs !.....
« Est-ce parce que je vieillis, mais je trouve que le vieux jeu avait du bon.....
« Opinions de poète ! Romance ! Dira-t-on. Je ne déteste pas la romance.....
« Est-ce que cela ne vous fait pas bouillir les sangs, comme disent les commères...
« Ouvrons l'oeil et le bon.....
« A nous deux, sire, causons un peu.....
« Tout beau, messieurs les politiciens.....
« Qu'est-ce à dire, messieurs les humbles serviteurs du suffrage universel ?.....
« Mystère et pots de vins.....
« Cela dit, ne nous emballons pas.....
« A quoi bon envoyer de nouveau des hommes politiques à Mazas ? Le budget des prisons est déjà bien assez lourd et on prétend justement que cette année les haricots seront hors de prix....
« Tout cela est bel et bon, mais, tudieu ! Qu'on tienne ferme le drapeau !.....
« Qu'importe, après tout, si le drapeau est planté sur la brèche.....
« Le paradis des braves à tout ceux qui, comme moi, ont le coeur cocardier et aiment à entendre rimer gloire et victoire.....
« Ce livre à fait se hérisser de satisfaction le bonnet à poils que j'ai dans le coeur.....
« Pardon de la métaphore rococo, elle a le mérite d'être exacte.....
« Et mon grand empereur a eu tout de même une fameuse idée.....
« J'ai eu des picotements dans les yeux.....
« Mes larmes de vaincu, larmes de faiblesse et de honte, la patrie elle-même les avait essuyées avec un pan du drapeau.....
« Je me revoit au temps où nous faisions, sur le trottoir du chemin de ronde, tant de patriotiques parties de bouchon.....
« J'espère que jamais on n'arrachera cette page glorieuse de notre histoire !.....
« O vieille France ! Ô Gallia...
« Mais voici que je me souviens que le canon gronde là-bas..... »


François COPPÉE (1842–1908). Académicien Français en 1884. Officier de la Légion d'Honneur en 1888. Les meilleurs poèmes signés Coppée sont des parodies par Rimbaud ou Verlaine, et figurent dans L'Album zutique.
Aux livres de chevet


Aux livres de chevet, livres de l'art serein,
Obermann et Genlis, Vert-Vert et le Lutrin,
Blasé de nouveauté grisâtre et saugrenue,
J'espère, la vieillesse étant enfin venue,
Ajouter le traité du Docteur Venetti.
Je saurai, revenu du public abêti,
Goûter le charme ancien des dessins nécessaires.
Ecrivain et graveur ont doré les misères
Sexuelles, et c'est, n'est-ce pas, cordial :
Dr Venetti, Traité de l'Amour conjugal.


F. Coppée [Arthur Rimbaud]



Les chroniques de Jules Renard, reprisent sur Livrenblog :Vamireh, roman des temps préhistoriques par J. H. Rosny (« Les Livres » Mercure de France N° 28 d'Avril 1892) Baisers d’ennemis par Hugues Rebell (« Les Livres » Mercure de France N° 33 septembre 1892) La Force des choses par Paul Margueritte (« Les Livres » Mercure de France N° 18 Juin 1891) Les Emmurés, roman par Lucien Descaves (« Les Livres » Mercure de France, Janvier 1895) Bonne Dame d'Edouard Estaunié (« Les Livres » Mercure de France, janvier 1892) Les Veber's (« Les Livres » Mercure de France, octobre 1895) L'Astre Noir par Léon–A. Daudet ("Les Livres" Mercure de France, janvier 1894) Le Roman en France pendant le XIXe siècle par Eugène Gilbert (Plon). ("Les Livres" Mercure de France, février 1896)
Jules Renard sur Livrenblog :
Portrait par Pierre Veber, Sous-Bois, Les Lutteurs. Les Veber's. Félix Vallotton - Jules Renard. La Maîtresse. Histoires Naturelles, Bucoliques de Jules Renard par Léon Blum. Jules Renard par Paul Acker.


lundi 16 mars 2009

BLAGUES ET SUPERCHERIES à la BNF





Dès la couverture le nouveau numéro de la Revue de la Bibliothèque Nationale de France annonce la couleur, avec une reproduction géante et colorisée de la Joconde à la pipe de "l'Illustre" Sapeck, il ne peut être question que de blagues, fumisteries, farces, canulars, pastiches et mystifications.

Après une introduction de Jean-Didier Wagneur, c'est Eric Dussert qui ouvre les festivités avec un article sur la mythique Encyclopédie des Farces et attrapes et des mystifications, cet "objet culturel inédit" (je cite), de Noël Arnaud et François Caradec, le livre qui, le premier, prouvait que la farce pouvait être un sujet d'étude honorable, offrant des perspectives nouvelles, notamment dans le domaine de l'histoire littéraire. Un article bougrement documenté auquel je renvoie les farceurs et les autres.

Assidus comme vous l'êtes à la lecture de Livrenblog vous connaissez tous et toutes le facétieux Paul Masson, dit Lemice-Terrieux. Raymond-Josué Seckel dans son article Un Blagueur à la Bibliothèque a mené l'enquête et nous renseigne plus particulièrement sur le passage de Paul Masson à la Bibliothèque Nationale, où attaché au catalogue, on l'a soupçonné de fabriquer de fausses notices.

Maxime Préaud, analyse une gravure scatologique de Jean Lepautre (XVIIe siècle). Une mystification d'Hector Berlioz, "L'Adieu des Bergers" un "mystère" attribué à un maître de chapelle du XVIIe siècle, est commentée par Cécile Reynaud. Pour compléter ce dossier Daniel Sangsue se penche sur la Parodie dans ces rapports avec la blague et la supercherie.

Revue de la Bibliothèque Nationale de France, n° 31, 2009. 19 €



Sur Sapeck voir : Sapeck illustre Le Rire de Coquelin

Retrouver Eric Dussert sur L'Alamblog.

mardi 10 mars 2009

Chez les autres



Pendant cette période blanche, durant laquelle le blogueur dilettante n'en a pas moins numérisé, fiché, catalogué, livres et revues, les maisons d'à-côté, amies et complémentaires ne sont pas restées sans publier.

Mikaël Lugan dans ses Fééries intérieures a lancé un concours, rendu-compte du colloque "Saint-Pol-Roux, passeur entre deux mondes" à Brest et mis en garde avec Arsène Houssaye sur le Danger de vivre en artiste quand on n'est que millionnaire, grâce à un volume publié par les excellentes Éditions de L'Arbre Vengeur.
Christine Serin, a mis à jour son site sur Jean Lorrain, et complété de façon magistrale notre pauvre billet sur Consul le singe des Folies-Bergère, les rubriques "Articles de journaux et revues" et "Jean Lorrain vu par..." s'étoffent de nombreux articles.
Un blog nouveau, bientôt dans nos listes à suivre, consacré aux Fous Littéraires va-t-il se rendre indispensable ? Nous n'en doutons pas, il commence par une énumération des fous littéraires, le tout est du à l'Institut International de Recherches et d’Explorations sur les Fous Littéraires, Hétéroclites, Excentriques, Irréguliers, Outsiders, Tapés, Assimilés, sans oublier tous les autres…
Belle collection de photos de Cléo de Mérode, danseuse et mythe, une page due à l'illustrateur Jean-Marc Pau.
Les Éditions Du Lérot, éditeur, imprimeur et dorénavant libraire d'ancien, a son site, on y retrouve son catalogue... indispensable...
Alcanter de Brahm, Marc Stéphane, les éditions La Cigale, quelques prix littéraires, un squelette vivant font le quotidien de l'Alamblog et de son distillateur, qui dit mieux ?
Les éditions Des Barbares... sont à l'honneur, on l'entendra en visitant la page d'accueil de leur site. Fichtre ! Même France-culture vous conseille la lecture de Spiridon le muet, alors pourquoi attendre plus longtemps ?

Illustration : Félix Vallotton, annonce pour le Cri de Paris parue dans La Revue Blanche du 15 septembre 1900