vendredi 29 janvier 2010

Emile STRAUS, quelques documents.



A la suite de quelques billets extraits de la revue La Critique, publiés dans Livrenblog et notamment des articles de Martine et Papyrus, j'eus l'échange qui suit avec mon ami SPiRitus.

SPiRitus : Sait-on qui se cache derrière Martine et Papyrus ?

Zeb : Il me semble qu'il s'agit d'Emile Strauss, un article de Will Darville, "Emile Couturier, dessinateur", paru dans La Critique, N° 40, 20 octobre 1896, le confirme par des formules à peine allusives : « Emile Straus, qui a presque autant d'esprit que Papyrus lui-même, n'est pas seulement un ironiste endurci ». « Il faut remercier Straus d'avoir mis de côté le rire sceptique de Papyrus, pour nous montrer d'une manière si sérieuse et puissante, la philosophie qui se dégage de l'Oeuvre de Couturier. »

Zeb : Dans L'Oeil Bleu N° 7, Henri Bordillon écrit : "On sait très peu de chose sur Emile Strauss, qui collabora régulièrement, sous le pseudonyme de Martine, à La Critique de Georges Bans et à l'Omnibus de Corinthe de Marc Mouclier. Ses articles relatifs à Jarry sont nombreux. Ils n'ont pas tous été repérés, semble-t-il". On peut ajouter qu'Emile Strauss fut un "iconophile", amateur de dessins, d'affiches et de cartes postales. Voir le numéro 17/18 de L'Etoile absinthe, que je devrais bien moi-même consulter....

SpiRitus : Et dire que j'avais l'évidence pas très loin de dessous mes yeux ! car, tout de même, j'ai le n°7 de l'Oeil Bleu, of course, et mieux, je l'ai lu - il est vrai, il y a quelques mois déjà -, et surtout, j'ai aussi le n°17-18 de l'Etoile-Absinthe, où je lis cette première phrase de l'article consacré par Alain Mercier à Straus et Jarry : "On sait peu de choses d'Emile Straus, sinon qu'il fut, avec Georges Bans, un des rédacteurs en chef de La Critique (1895-1898), et que, sous le pseudonyme double de Papyrus-Martine, il joua un grand rôle dans le lancement d'Ubu-Roi et dans la propagande pour le "théâtre des Pantins"." (p.17)


A la suite de la publication de dessins de Jossot sur Sarcey j'eus ce nouvel échange :

H.V : L'oncle et la Veuve est aussi paru dans l'Album Les Rats illustrant un texte de Heinrich Heine.

Zeb : Merci de cette précision. L'album Les Rats de Jossot parut aux éditions de La Critique. Les vers de Henrich Heine sont traduit par Emile Strauss sous le pseudo de Papyrus, accompagnés d'une musique de Baudot. Le tirage est de 150 exemplaires sur velin, et 5 sur japon. Je reviendrais sans doute prochainement sur la revue La Critique et ses éditions.


Livrenblog s'étoffant au fur et à mesure de trouvailles, lectures, recherches, j'ai aujourd'hui la chance de pouvoir ajouter un document au dossier Emile Straus / Martine / Papyrus.

On trouve dans les pages régionalistes de la Revue littéraire de Paris et de Champagne, faisant suite à la Jeune Champagne, 3e année, n° 22, janvier 1905, le début d'une série de bibliographies consacrées à des écrivains classés selon leurs régions d'origines. La série commence par l'Alsace, classement alphabétique oblige, et se compose des biographies d'Alcanter de Brahm, Charles Pruvot et Alcanter de Brahm, rédigées par René Aubert et Henri Marsac, avec la collaboration d'Emile Straus. A vrai dire, cette notice biographique ne nous en apprend pas beaucoup plus sur Straus, étant en partie consacré à son livre sur l'Alsace Nouvelle. J'en donne pourtant les extraits concernant ses débuts littéraires et ses travaux pour la revue La Critique. Notons que les biographes passent sous silence la participation d'Emile Straus à l'Omnibus de Corinthe (1).

(1) L'Omnibus de Corinthe, 86 rue blanche, Paris. Directeur, le N° 0,25 cent. Voyage annuel 1 franc édition japon 3 francs. Dépôt général à L'association, Fernand Clerget éditeur, 17 rue Guénégaud Paris.

Collaborateurs : Papyrus, Willy, Oblief (Alcanter de Brahm), Georges Bans, Paul Redonnel, Charles Fuinel, Léon Deschamps, Madeleine Lepine, Ordonneau, Dorsène, René José, Dr Weiss, Léon Hétru, Martine, Alfred Jarry, Emile Straus, Lacaze-Duthiers.
Illustrateurs : E. Couturier, Jossot, Louis Valtat, Désiré Fortoul, Gimberteau, Marc Mouclier, André Ibels.


Emile Straus, né à Strasbourg le 24 décembre 1865. Il débuta en 1891, et, l'année suivante, fur directeur du Nouvel Echo (I), avec la collaboration de Haraucourt, Duquet, Rodenbach, Trézenik, Willy, etc. Traduisit la Fin de Sodome, drame de Hermann Suddermann (1892). rédacteur en chef de la Revue du XXe siècle (II), il fut un des premiers collaborateurs de la Critique (10 mars 1895), le plus complet organe de ce genre, et en devint le rédacteur en chef. Actif artisan de cette revue, il y parla de théâtre, de musique, d'art, de livres, de périodiques, avec une clarté, un bon sens et une érudition qui se sont fortifiés graduellement jusqu'à faire de lui un des meilleurs critiques du temps présent ; il y propagea plusieurs jeunes artistes, fonda vers la fin de 1895 une Société des Iconophiles pour « favoriser le développement des arts par l'achat d'estampes de toutes natures », et, du pseudonyme de Papyrus à celui de Martine, fit zigzaguer des observations multiples, avisées, frôlant la satire et cultivant l'ironie.
En ses plaquettes : Notes d'art, il fit connaître Léon Lebègue (1894), Marc Mouclier, Couturier (1896). Il présenta aux amateurs d'art deux albums de xylogravures de Marc Mouclier : Rêve et Vie. Rus (1896), et donna, illustré par le même et la même année, une traduction du Chant de la Cloche, de Schiller. Quatre années de suite, de 1896 à 1899, il publia l'Almanach Georges Bans, dont le texte amusant s'orne de nombreuses et curieuses gravures. On a encore de lui : Les Rats, traduit de Henri Heine, illustré par Jossot (1900) ; le Théâtre Alsacien ; l'Aurore du XXe siècle, frontispice de Henry Chapront (1901) ; la Nouvelle Alsace, illustré par Ch. Spindler, A. Koerttgé, etc (1902) ; Punch et Judy, drame guignolesque anglais, illustré par Henry Chapront, suivi des Paralipomènes de Punch (1903) ; Voyage aux ruines de Versailles (1905).
[...]
Emile Straus a fondé, en 1899, La Carte postale illustrée (7, rue Pierre-Legrand, Paris 8e), bulletin de l'International Poste-Carte Club.

René Aubert et Henri Marsac.
.
(I) Le Nouvel écho : revue littéraire et dramatique, puis Nouvel écho de littérature et d'art. 1re année, janvier 1892, mars 1894, Paris, in-fol. puis in-8. Fusionne avec La Revue du XXe siècle pour donner la Revue de l'Est (Nancy).

(II) La Revue du XXe siècle (Mulhouse) 5 mai, 1892, 2e année, n° 46, 20 mars 1894.




Emile Straus dans la Critique : Ubu Roi par Martine et Papyrus. Alfred Jarry et Le Théâtre des Pantins. L'Almanach du Père Ubu par Martine. Le Père Ubu dans La Critique. Les Jours et les Nuits d'Alfred Jarry par Emile Straus. Le Surmâle d'Alfred Jarry par Martine et Papyrus. Emile Straus par Alcanter de Brahm. Les Paralipomènes de Punch. E. Straus. A. Jarry. Encore Emile Straus (bibliographie)

Emile Straus par Alcanter de Brahm

Colette dans La Critique : Colette Gauthier -Villars

René Ghil dans La Critique : René Ghil. "Chair mystique" et "Titane". Charles-Louis Philippe par René Ghil

Jossot dans La Critique : Jossot guillotine "l'Oncle" Sarcey

Enquête : La Critique. Une enquête sur le droit à la critique. 1896.

Picasso dans La Critique : Picasso 1901, première exposition à Paris


2 commentaires:

GH a dit…

Hola Zeb.
Trouvé cette annonce de Scaramouche dans L'Aurore du 1er août 1898 :
"Petits bleus illustrés.
Une association dont le besoin se faisait vivement sentir vient de se fonder à Paris. C'est une société de collectionneurs de cartes postales illustrées. Son siège est, 7, rue Pierre-le-Grand, et sa raison sociale : International-Poste-Carte-Club (I.P.C.C.) ; elle a pour fondateur notre confrère Emile Strauss, rédacteur en chef de la Critique.
La première manifestation (imposante) de cette société est le lancement, dans les tubes parisiens de la première carte pneumatique illustrée, en vertu de l'arrêté du 11 juillet dernier.
Un article des statuts porte que les membres de l'I.P.C.C. s'engagent à ne correspondre entre eux que par cartes-postales illustrées.
Les cartes transparentes sont interdites."

zeb a dit…

Merci Gregory,
Le dossier grossit.
Je reviendrais sur Emile Straus et sa passion pour la carte postale, il signait certains de ses articles le Kartophile, et l'Iconophile. Il fut l'un premiers cartophile et présenta des cartes postales artistiques (réalisées par des artistes modernes) dans les premiers concours internationaux. Dans l'esprit des "Maîtres de l'affiche" il lança une collection des "Maîtres de la carte postale". En 1898, année de la fondation de l'association, il édite "La Carte postale illustrée" revue mensuelle de Kartophilie... affaire à suivre.
Amitiés.
J'en profites : Si des collectionneurs de cartes postales peuvent me donner quelques renseignements, je suis preneur.