mercredi 23 mars 2011

Remy de Gourmont dans la Revue Biblio-Iconographique (V).



Articles de et sur Remy de Gourmont dans la Revue Biblio-Iconographique, suite :

- 1901.

Janvier.

Article, non signé, sur La Culture des Idées dans la rubrique « Les Livres » (pp. 38 et 39)

Remy de Gourmont. La Culture des Idées (1). Ce livre, ainsi que tout ce qui sort de la plume de l'auteur, oblige à penser ; de plus, il complète une précédente étude sur l'Esthétique de la Langue Française. C'est assez dire l'accueil qu'il recevra dans le monde lettré.
La matière ne manque pas ; R. de Gourmont passe en revue : Du Style et de l'Ecriture – La Création subconsciente – La Dissociation des idées – Stéphane Mallarmé et l'idée de décadence – Ironies et Paradoxes, etc.
« Déprécier l'écriture, dit-il, est une précaution que prennent de temps à autre les écrivains nuls... ». Belle chose que l'écriture, mais quel rude métier ! R. de Gourmont la verrait volontiers classée « entre la cordonnerie et la menuiserie ». Saint-Hilaire de Poitiers n'a-t-il-pas dénoncé le mauvais style comme un péché ? Habillons donc nos idées. Bien près de nous, Flaubert est en ce sens un merveilleux modèle. Et Flaubert existera longtemps, grâce à son individualisme tout imprégné d'art. Depuis lui, Mallarmé nous a suggéré l'idée de la décadence entrée de plein pied dans la littérature. Décadence ! « mot à l'usage des pédagogues ignorants », selon Baudelaire. D'ordinaire, cependant, Mallarmé fut clair, et plut à l'universalité des lecteurs, ni plus ni moins que d'autres. C'est sur le tard, quand son cerveau se mit en remous qu'il fit la conquête des esprits réfugiés sur les hauteurs inaccessibles à la foule, et c'est alors qu'un temple lui fut élevé, encombré de nombreuses petites chapelles. Aussi, mais plus sérieusement que R. de Gourmont, on a pu dire du poète aux nobles accents des Fenêtres : « Il y a trop peu d'écrivains obscurs en français ». Oui, mais pour les affamés de nuages changeants et eux seuls !
En résumé, ce traité de la Culture des Idées, touffu de science et écrit, prêche d'exemple, le meilleur moyen de se faire lire et d'intéresser.

(1) Paris, Société du Mercure de France, MCM ; un vol. in-18 de 318 pages. - Dix exempl. Pap. Holl. Numérotés. - Impr. Blais et Roy, à Poitiers

Février.

Cité dans un article sur La Main enchantée de Gérard de Nerval « Remy de Gourmont nous redonna ses incomparables Chimères et Cydalises [...] » (pp. 93)

Mai.

Le Jardinier François par Remy de Gourmont (pp. 235 et 236)

Le Jardinier François

On lit dans le catalogue de la Bibliothèque du Baron Pichon, première partie, n° 257 : « Le Jardinier François, etc. Paris, Pierre Des-Haye, 1651... », - et cette note : « Joli exemplaire, grand de marges, de la première édition. »
Cela est d'ailleurs conforme aux indications de Brunet, mais peut-être pas exact. Nous possédons, en effet, une édition antérieure d'une année, dont voici la description :

LE ║ JARDINIER ║ FRANÇOIS, ║ QUI ENSEIGNE A ║ cultiver les Arbres, & Herbes Potagères, Avec la maniere de conserver les Fruicts, &faire toutes sortes de Confitures, Conserves, & Massepans ║ DEDIÉ AUX DAMES ║ A AMSTELDAM ║ CHEZ RAPAHAEL SMITH. ║ M. DC. L.
Volume in-12 de 24 – 380 pages ; divisé en une EPISTRE AUX DAMES, UNE PRÉFACE AU LECTEUR et trois TRAICTÉS. L'épître est signée : R. D. C. D. W. B. D. N. Ces initiales ne correspondent ni au nom du libraire ni à celui de Nicolas de Bonnefons, à qui l'on attribue le Jardinier françois. Dans cette épître, l'auteur déclare à propos de son livre :
« Il porte pour titre Le JARDINIER FRANÇOIS, à cause que tous ceux qui en ont traitté n'ont parlé que de leur climat ; par exemple, M. de la Serre a composé son oeuvre en Languedoc, qui est un pays bien différent de celuy de Paris et de ses environs, pour lequel i'ay dessein d'escrire, comme ayant fait experience en ce climat de tout ce que je diray. » Une telle déclaration rend assez singulier le choix d'Amsterdam comme lieu d'édition d'un traité édité pour Paris et l'Ile de France. S'agirait-il d'une contrefaçon antidatée, ou d'une édition parisienne sous un lieu supposé ? Ou bien est-ce la vraie première édition de ce petit livre précieux ? (il semble bien l'oeuvre naïve d'un vrai jardinier qui a employé sans rougir « les termes les plus communs de notre langue » (Préface) ; c'est là qu'on trouve, mieux encore que dans la Maison Rustique, tous les vieux noms des pommes et des poires, des prunes et des pêches. Il n'est donc pas indifférent d'en connaître le véritable auteur et le véritable lieu d'origine. Le point intéresse aussi les amateurs de livres, car, quelle soit-elle, l'édition de 1650 est peut-être aussi rare que le rarissime Paticier.

R. de Gourmont

Juin.

Cité dans A propos du Jardinier François de Georges Vicaire, article écrit en réponse à l'article de Gourmont publié en mai (pp. 298 et 300)

Juillet - Octobre

Le Jardinier François, une note signée R.G., présentant une lettre de Jean de Bonnefons en réponse aux articles de Gourmont et Vicaire (pp. 366 et 367).


Première partie : 1896 et 1897. Deuxième partie : 1898. Troisième partie : 1899. Quatrième partie : 1900. Sixième partie : 1902. Septième partie : 1903. Huitième partie : 1904. Neuvième partie : 1905, 1906 et 1907.

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